Écrit il y a plusieurs mois, l’article sur le stress provoqué par la maladie et le décès d’un proche a provoqué beaucoup de commentaires, j’ai donc décidé de lui donner une suite car lorsque vous venez de perdre quelqu’un, tout le monde vous dit dans ces cas-là : » il faut faire votre deuil » Facile à dire mais plus difficile à faire. Alors quelles solutions pour s’en sortir ? Que pouvons-nous dire, faire pour arriver à surmonter le vide de l’absence ?
COMMENT FAIRE SON DEUIL et d’abord ceux qui vous disent de le faire sont-ils déjà passés par là ? En les entendant vous asséner ces paroles on en doute parfois.
Ils sont pleins de bonne volonté, veulent vous aider mais ne savent pas, pour la plupart,quoi dire, quoi faire alors ils vous disent : »il faut faire votre deuil »
Facile à dire de faire son deuil mais quand vous êtes dans le désespoir, quand vous réalisez que vous ne retrouverez plus jamais votre enfant, mari, femme, parent, difficile de seulement ENVISAGER faire notre deuil
C’est quand vous vous retrouvez tous seuls chez vous, que là ça fait mal, bien sûr vous voyez les photos et vous commencez le comptage « il y a 4 jours, 15 jours, 1 mois etc… je faisais ceci ou cela avec mon père, ma fille, mon mari …« et vous réactivez la douleur. Les jours s’égrènent et les souvenirs avec
Bien sûr que l’on ne devrait pas faire ça, mais tout le monde le fait alors faire son deuil ?
Oui un jour il faudra y penser en attendant, on pleure, on crie son désespoir, on s’isole, on accuse les toubibs, les médicaments, enfin on hurle de douleur ou on fait des milliers de choses pour s’occuper.
Chacun réagit au deuil à sa façon et tout le monde a raison. Pleurer « même si on est un homme » est NÉCESSAIRE, LES ÉMOTIONS DOIVENT SORTIR
FAITES VOTRE DEUIL, facile à dire mais plus difficile à faire
Pourquoi ? Parce que quelque part nous sentirions que nous abandonnons ou trahissons celui ou celle qui est mort/e.,
Parce que nous pensons que faire le deuil serait comme OUBLIER celui ou celle qui est parti …
Tant que nous souffrons, pleurons c’est une espèce de lien, je ne sais pas pour vous mais dans tous les deuils que j’ai connus, ça toujours été la même chose même si je savais que plus j’y pensais pire c’était.
MAIS FAIRE SON DEUIL concerne aussi toutes les pertes dont vous avez à souffrir dans votre vie :
Divorce, départ d’un enfant, de vos biens, de la vie que vous aviez AVANT et qui a drastiquement changé, de la santé que vous aviez et que vous n’avez plus, d’un bien précieux, d’une amitié, d’un amour, tout ce à quoi vous teniez et qui s’est envolé. Pour tous les types de pertes le processus est plus ou moins long mais dans tous les cas de figures VOUS SOUFFREZ
LE TEMPS DU DEUIL
Pour certaines personnes c’est relativement rapide (je dis bien relativement), peut-être parce qu’ils se font accompagner par des techniques qui donnent d’excellents résultats comme l’EMDR, AORA, HYPNOSE ou la RELAXATION (celles-là je les connais mais il en existe d’autres aussi)
D’autres comme moi par exemple mettent des années parce qu’à l’époque je ne me suis pas fait aider car j’ignorais totalement qu’il y avait des techniques qui permettaient de gérer le côté émotionnel car ce sont les émotions qui nous submergent qui empêchent de faire notre deuil.
Donc, il serait bien de les mettre un peu en veilleuse, de pouvoir parler des absents sans sentir cette boule à l’estomac qui monte, ces pleurs qui coulent sans que nous puissions les arrêter, oui facile à dire mais dur à faire.
Voici quelques techniques qui peuvent vous y aider :
L’E.M.D.R. (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
C’est par hasard, lors d’une promenade en mai 1987, que la psychologue américaine Francine Shapiro découvrit que ses « petites pensées négatives obsédantes » disparaissaient quand elle faisait aller et venir rapidement ses yeux de gauche à droite.
Il ne lui en fallut pas davantage pour proposer l’exercice à ses collègues, l’expérimenter auprès de ses patients et créer l’EMDR, avec des résultats éclatants – notamment pour les états de stress post-traumatique (ESPT) subis par les victimes de conflits, d’attentats, de violences sexuelles ou de catastrophes naturelles.
Devenue chercheuse au Mental Research Institute de Palo Alto, le docteur Shapiro a reçu en 2002 le prix Sigmund Freud, plus haute distinction mondiale en psychothérapie.
Entre-temps, soixante mille praticiens avaient été formés à l’EMDR dans plus de quatre-vingts pays, une association humanitaire était née pour intervenir après les grandes catastrophes. Les études, dont celles sur les ESPT menées par l’administration américaine chargée des anciens combattants, ont confirmé l’efficacité de l’EMDR.
Les personnes traitées se comptent aujourd’hui par centaines de milliers, avance Francine Shapiro (aux Etats-Unis, chaque victime directe ou indirecte d’une catastrophe -attentat, accident d’avion… – à la possibilité d’être traitée rapidement par EMDR).
QUAND ?
Après un traumatisme
La méthode ne s’applique pas qu’aux grands chocs, mais aussi aux plus petits traumatismes, comme les expériences pénibles laissant un souvenir trop empreint de souffrance. « Venue consulter pour des angoisses et des paniques auxquelles je ne trouvais aucune cause, raconte Cécile, la quarantaine, en réponse à notre appel à témoins sur Psychologies.com, j’ai choisi un souvenir pénible où j’avais pris la fuite.
« Après une série de “balayages”, j’ai senti une douleur très forte dans mes jambes. Mon thérapeute m’a alors demandé de regarder ses doigts et a répondu : “OK, on va faire partir ça !”
La douleur et l’émotion liées au souvenir ont disparu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’étais scotchée !
Puis, nous avons installé une croyance positive à la place de la croyance négative en rapport avec cette émotion. “Je suis nulle” devait être remplacé par “Je suis quelqu’un de bien”. Soudainement très calme, je me suis sentie respirer comme jamais. »
L’EMDR peut aussi se révéler efficace dans d’autres types d’affections, comme la toxicomanie, l’anorexie ou la dépression.
« Cette méthode voit s’ouvrir sans cesse de nouvelles perspectives, telles la dépression sans cause traumatique ou la schizophrénie à ses débuts », explique Jacques Roques, psychologue, psychanalyste et vice-président d’EMDR-France.
Seuls les cas de psychose, les états suicidaires et les troubles cardiaques récents figurent parmi les contre-indications.
COMMENT ?
Dissocier émotion et souvenir
Souvenir et émotion négative contre croyance positive. Le secret serait-il dans la tension entre ces représentations contradictoires, dans leur évaluation plusieurs fois par séance, ou réside-t-il dans les mystérieux balayages des yeux ?
Marie, institutrice trentenaire, en livre les détails : «
« Je devais, en restant dans mon souvenir et dans l’émotion qu’il suscitait, fixer les mouvements que la thérapeute faisait avec sa main, de gauche à droite. Une quinzaine d’allers-retours cadencés, amples et précis, larges de un mètre environ.
Ensuite, nous avons fait une pause en reparlant de la scène et de mon émotion. J’avais le sentiment qu’elle cherchait à m’y faire rentrer tout à fait. Après la deuxième séquence de mouvements, je me sentais différente, plus calme.
Nous avons recommencé encore deux fois, avec des pauses où l’on évaluait le degré de l’émotion ».
A la fin, j’étais apaisée. » « Il y a de l’hypnose là-dedans, et beaucoup d’autres choses inspirées de la sophrologie, du comportementalisme ou des sciences cognitives », reconnaît Francine Shapiro.
Mais le souvenir traumatique ne s’évanouit pas, aucun claquement de doigts ne vient effacer une portion de temps. Le réconfort ne vient pas non plus par suggestion ou relaxation, et encore moins par immersion avec « visite » des lieux du drame.
Il ne repose pas sur des mots, des images ou des sons, comme dans la majorité des thérapies.
« C’est différent, explique Marie. On est au cœur d’une émotion qui nous emporte, et petit à petit elle nous quitte, ou du moins va se blottir quelque part où elle ne fait plus mal. On sait qu’elle est là, qu’on l’a vécue, mais c’est un souvenir. » (…)
POURQUOI ?
Désactiver l’émotion
(…) « Chaque événement douloureux laisse une marque dans le cerveau, précise le psychiatre David Servan-Schreiber, qui a introduit la méthode dans l’Hexagone
Celui-ci effectue alors un travail de “digestion” permettant aux émotions qui accompagnent le souvenir de se désactiver. (…)
Dans l’EMDR, le mouvement oculaire “débloque” l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il complète son travail. » (Extrait de Psychologies et pour lire l’article en entier cliquez sur le lien bleu )
AORA
J’ai interviewé il y a quelques jours le Dr. Luc Bodin sur une technique qu’il a mise au point AORA dans un article intitulé : adieu douleurs et souffrances grâce à AORA et qui pouvait tout à fait aider les gens en deuil.
Alors, je vous conseille de voir la première partie de l’interview qui a été mise en ligne la semaine passée (EN CLIQUANT SUR LE LIEN BLEU ci-dessus) afin de bien comprendre comment fonctionne la méthode et d’écouter comment cela peut vous aider dans votre démarche de deuil.
Voici la deuxième partie de l’article
L’HYPNOSE (et la SOPHROLOGIE)
peuvent aussi vous apporter du réconfort et surtout vous empêcher de sombrer quand vous êtes au travail ou à n’importe quel autre endroit et l’exercice
« Devenir Zen en deux secondes donne d’excellents résultats«
ALORS FAIRE LE DEUIL ?
Je suis certaine que beaucoup d’entre vous se sentiront « choqués » par ces techniques que je vous donne, peut-être aurez-vous la sensation que les mettre en pratique veut dire « oublier » celui ou celle qui est parti/e ?
Il ne s’agit pas de les oublier mais de mettre à distance les émotions perturbatrices (et naturelles) que le deuil provoque.
Quand j’ai perdu mes parents coup sur coup, j’aillais pleurer tout le week end sur leur tombe, secouée de sanglots convulsifs, écrasée de douleur et de souffrance.
Ces techniques permettent de reprendre le cours de la vie, de votre vie pas d’oublier mais de pouvoir parler des absents sans être secoués de sanglots et d’émotions par les souvenirs qui surgissent.
Alors facile ?
Non, pas facile car reprendre le cours de votre vie semble être un abandon, quelque chose d’insurmontable mais sans aucun doute possible je les aurais employées il y a bien des décades et cela m’aurait permis de mieux m’occuper de mes enfants.
Car, lorsque le deuil surgit nous « abandonnons souvent » les vivants complètement plongés dans notre souffrance et les vivants en pâtissent sans aucun doute possible.
Cela a été une dure constatation mais l’honnêteté m’oblige à le dire, j’espère que cet article aidera tout ceux et toutes celles qui m’ont écrit à la suite du premier article sur le deuil
Je vous conseille un excellent livre sur le deuil du Dr. Christophe FAURÉ qui est avec les oeuvres de Elisabeth KÜBLER-ROSS sont pour moi les plus « aidants » dans ces moments de douleur
Bonjour Sylviane,
Après mon accident, on m’avait dit d’aller voir une psy dans l’hôpital où j’étais. Elle m’a parlé de « faire mon deuil », je n’ai rien compris et n’y suis plus allé. J’ai trouvé ses paroles stupides, personne n’était mort et je ne voyais pas où elle voulait en venir.
Depuis, je déteste cette expression. Je préfère « acceptation ».
Amicalement.
Le deuil, c’est comme les enfants. Tant qu’on est pas passé par là, on ne peut pas comprendre !
Et même quand on est passé par là, on ne comprend pas toujours, parce que chaque histoire est différente, chaque douleur et chaque façon de réagir aussi. Moi, j’ai entendu des phrases d’anthologie du genre :
– Ca fait 6 mois que P. est mort, je ne comprends pas que tu n’aies pas encore trouvé un mec !
– Avec ta robe rose et ta nouvelle voiture, tu fais très veuve joyeuse ! (je n’ai jamais porté de noir parce que mes enfants étaient très jeunes à la mort de leur père)
– Tu vas voir, la vie continue, et un autre homme est déjà sur ta route… (comme si c’était là l’essentiel !)
– Tu verras, tu oublieras…
S’il était si simple de « faire son deuil », ça se saurait ! Surtout quand il faut gérer son deuil et celui de ses enfants. Et d’ailleurs, ce qui me gêne dans cette phrase c’est le « son » qui n’a pas grand sens. On fait le deuil d’autrui, d’une situation, de quelque chose. Et on accepte de vivre et de surmonter « son » deuil.
Quant aux techniques :
L’EMDR me semble intéressante, et il faudrait que je me penche sur le sujet, surtout pour mon fils qui avait 7 ans à la mort de son père et qui aujourd’hui, a 14 ans, est en difficulté scolaire. Il a été suivi par des psys, mais à l’adolescence, de nouvelles questions se posent et ses seules références sont sa soeur et moi… C’est peu pour un garçon !
Je ne sais pas si on guérit jamais d’un deuil. La cicatrice est là.
Je n’ai pas « abandonné » mes enfants pour me replier sur ma douleur, mais ça ne veut pas dire pour autant que j’ai tout fait bien, hélas. Mais ce qui est certain, c’est que le deuil ne se partage pas, et qu’il fait des endeuillés des personnes profondément seules, qu’on évite, qu’on oublie… presque des pestiférés. Et ça, ça n’arrange pas la reconstruction !
Mais bon, le temps agit, c’est aussi un bon remède ma foi. C’est sûr qu’il apaise.
Cordialement.
B.
Bonsoir Christiane,
Sans vous raconter ma vie (ouf!), j’ai longtemps vécu avec deux deuils que je n’arrivais pas à faire, celui d’un aïeul et celui d’une amie. Ce qui m’a bloquée, c’est d’une part que pour me protéger car j’étais jeune je ne suis pas allée aux inhumations (alors qu’en fait c’est une manière de dire au revoir), et d’autre part j’ai été laissée seule face à mon chagrin.
Par contre, mon aïeul s’est arrangé pour garder le contact avec moi dans mes rêves, mais aussi à travers une photo. Comme je savais qu’on ne me croirait pas je me suis gardée d’en parler à mes parents.
Par contre, plus récemment, j’ai découvert que j’étais accompagnée à travers l’existence par d’autres aïeux et ancêtres que je n’avais jamais connus vivants. C’était touchant de me dire qu’ils s’intéressaient à moi quand même…
Et puis je me suis rendu compte en allant à l’inhumation d’un oncle que je ressentais sa présence pendant l’office. Et quand son épouse a suivi peu après, elle est ensuite passée me voir chez moi.
J’ai commencé à m’intéresser à la littérature sur les contacts avec l’au-delà, par exemple « Nos proches ne meurent jamais » d’Allison Dubois, « Un souffle vers l’éternité » de Patricia Darré et « La preuve du Paradis » du Dr Eben Alexander. Parallèlement, mon aptitude à percevoir des présences essentiellement bienveillantes (une seule exception sur plusieurs dizaines de contacts, mais c’était dans la rue et je ne me suis pas laissée effrayer) s’est développée. Cela a radicalement changé ma vision de ma vie, de celles que j’ai eues avant et de ce qui m’attend après. Ma seule crainte par rapport à ma propre fin est qu’elle se fasse dans l’angoisse ou la douleur, et quand j’apprends le décès de quelqu’un je prie pour qu’il ou elle ait fait son passage sans souffrance.
Par contre je constate que beaucoup de personnes autour de moi ne croient pas au paranormal (je n’aime pas ce mot), notamment des gens âgés confrontés à l’angoisse de la mort au point de se gâcher la vie. Pas moyen de les rassurer, alors même que des défunts m’ont donné sur l’après vie des témoignages de paix, de joie et d’amour inconditionnel qui font vraiment chaud au cœur.
Pour le coup je me pose cette question : comment tranquilliser la fin de vie de personnes résolument rationalistes vivant dans l’angoisse de la mort ?
J’ai été bavarde, merci de votre compréhension.
Bonjour Sylviane,
Encore merci!
J’apprécie beaucoup cet article, car cela fera un an que mon compagnon est décédé .
Je l’ai accompagné jusqu’à la fin.
En plus de lui j’ai perdu 3 membre de ma famille…pour faire court , 4 personne en 4 mois…
C’est comme cela que j’ai connu votre site.
Oui! Nous comptons les jours, les semaines, les mois…
Je n’ai pas fait l’émergence, mais la sophrologue, l’hypnose et aussi de la PBA ( psycho-bio- acupression)
Depuis tous ces événements douloureux, surtout le décès de mon compagnon, je me suis intéressée a la méditation, je médite matin et soir .
Et je me suis intéressée de près a l’intuition…
Je me suis aussi investie dans mon travail…qui est un peu en relation avec l’intuition.
Et surtout, surtout,j’apprends a vivre l’instant présent .
Le ici et maintenant , restent pour moi la base de tout.
À bientôt
Valérie
Comme pour toute épreuve dans la vie, on peut être accompagné par les uns ou les autres, forcément bienveillants, prévenants, aux petits soins… mais le traumatisme est là.
Et à un moment ou un autre, il faut bien s’y confronter.
Ceci pour dire que recourir à une technique ou une autre peut aider à remonter la pente, à passer de douloureux (et parfois très longs) moments.
Et qu’être « préparé » à cette vérité ultime – un jour nous perdrons des êtres chers – est un puissant soutien.
Cela veut dire l’intégrer dès que possible dans notre vie et dans nos comportements.
Pas facile, c’est vrai, mais quel renfort le moment venu !
Pour ma part j’ai mis 2 ans pour refaire surface après un deuil, et franchement je n’ai pas envie de remettre 2 ans au prochain, c’est trop dur, je pense bien utiliser la technique du mouvement des yeux, du moment que ça marche, je prends !
Bonsoir Sylviane,
Quel article de qualité et parlant.
J’aime la notion du travail de digestion de la « marque ».
Vois-tu je me retrouve totalement dans ce que tu dis quant tu dis avoir pleuré sur la tombe de tes parents,
Lors de mes 15 ans, ma « promenade » préférée était de me rendre sur la tombe de mon père et de pleurer, enfin c’était le seul endroit ou je trouvais du réconfort ou plutôt en recherche de celui qui ma manquait.
Difficile de faire son deuil quand quelqu’un disparait jeune et subitement et sans avoir pu le voir DCD. Il y aurait à dire sur le sujet.
Le deuil s’effectue au fil des ans , je dirais plutôt au fil des décennies.
Faire le deuil ne signifie pas oublier la personne, vois-tu mon père sera toujours présent en moi et je dirais même qu’il me guide et je l’accepte cet état de fait.
Tu as raison d’insister sur le fait de gérer ses émotions, il ne faut pas confondre l' »affectif » et la « mémoire ». Bon là je fais court, c’est un peu réducteur mais l’idée est donnée en synthétique.
Merci Sylviane de nous faire partager ton expérience, crois bien que j’apprécie,
Hélène
Bonjour Sylviane,
C’est ça que j’aime à notre époque : ces méthodes, ces techniques qui nous permettent de continuer à vivre… tout simplement ! Autrefois et c’est pas si vieux que ça, il n’y avait que la psychologie traditionnelle et du temps, du temps, du temps, dieu que de temps… Je ne la remets pas en cause en bloc, mais j’aime tellement mieux ces techniques qui nous font gagner du temps pour mieux consacrer celui-ci à notre croissance.
La culpabilité par rapport à la souffrance est un autre sujet terrible. Je t’en parlerai un jour, des ravages qu’elle a fait sur moi… Mais ce sera tout pour aujourd’hui. 😉
Aah oui ! une dernière chose : quand on sait le bonheur que c’est qu’être de l’autre côté, comment souffrir du départ de quelqu’un qu’on aime ? Ben oui, le manque…
Merci, Sylviane et à bientôt !
Bonsoir Sylviane,
Un point important que le Dr Bodin a abordé dans la vidéo c’est l’autonomie et je suis d’accord.
À mon avis, toutes les méthodes qui font en sorte que la personne se prend en charge sont à privilégiées. C’est ça la mode et c’est tant mieux.
Et j’ai remarqué que toutes les méthodes efficaces travaillent sur le corps et les ressentis et non le fait de raconter et de raconter… On est loin des séances chez les psychologues étalées sur une longue période pour ressasser toujours la même histoire séance après séance pour aboutir je ne sais où. Tant mieux pour ceux chez qui ça fonctionne et qui en ont les moyens.
L’idée de l’autonomie est que lorsqu’on a besoin d’aide (pour un deuil ou tout autre problème), on va à l’extérieur, mais toujours dans le but d’être autonome le plus tôt possible par la suite par différentes techniques qu’on peut faire chez soi.
Amicalement,
Sco!
[…] Ensuite la Technique AORA que j’ai aussi expérimentée à l’occasion d’une rage de dents à se rouler par terre et qui m’a permis d’éradiquer la douleur et aussi AORA toujours pour aider à faire le deuil […]
Bonsoir Sylviane,
Je viens apporter mon petit grain de sable.
J’ai emmené mon fils chez le psy, mais il a refusé de discuter et la séance s’est arrêtée là. Il était d’accord, jusqu’à ce qu’il ne le soit plus… Il a dit devant moi « je t’en veux pour plein de choses, mais je ne veux pas te dire lesquelles »… Nous étions bien avancés !… Sans doute l’avais-je privé d’ordinateur peu auparavant : à 14 ans, l’ordi c’est la chose à laquelle il ne faut pas toucher !… Ca ne m’a pas traumatisée plus que ça. Je l’adore, il le sait, et nos divergences tiennent en quelques points (mauvaises notes en classe, ordinateur qu’il ne veut pas lâcher, brossage des dents et hygiène…).
Plus profonde, sans doute, reste sa rancune que son père soit mort et pas moi. Il l’adorait et tous les deux étaient très fusionnels. Je comprends très bien sa douleur et sa colère. Moi je suis le « flic » et il me dit « t’es sévère pour deux, alors… ! » et il a raison. J’aimerais en parler avec lui, mais il refuse. Quant à faire de l’EMDR, c’était pas la peine d’y penser. Mon fils n’est pas un grand communicant et garde beaucoup sa rancune pour lui. Quoi faire contre ça ?
J’ai donc décidé de lâcher prise, pour le moment, en ce qui le concerne et de prendre des RDV pour moi afin de me débarrasser par EMDR ou simplement par discussion, de quelques valises un peu encombrantes. C’était un bon prétexte, ça me fera du bien !
Je suis d’accord avec Hélène, le deuil s’effectue avec les décennies. Moi, il y a peu, j’ai dit tout fort, toute seule « mais P. est mort, il ne reviendra jamais… » et j’ai pris conscience que c’était vrai. Je le savais depuis 7 ans que mon mari était mort, mais je refusais qu’il ne fasse plus partie de notre vie. Je lui parlais et lui disais : « nous avons signé un contrat en adoptant nos enfants, tu en es responsable autant que moi, ce n’est pas parce que tu n’es plus présent au quotidien que tu ne dois pas respecter ta part… Ce serait trop facile ! ». Et j’y croyais. Quand les enfants partaient quelque part sans moi, je m’en remettais à lui.
J’ai fonctionné comme ça pendant 7 ans. Peut-être était-ce ma façon de m’accrocher et de me sentir soutenue, en tous cas ça m’a aidée à avancer. En vérité, cette pensée a été mon unique soutien en toutes ces années. Alors, oui, mon mari m’a aidée à sa façon…
Je crois à l’aide bienveillante de nos disparus. Je crois qu’on veille sur nous, là-haut. Ce n’est pas de la mort dont j’ai peur, c’est qu’elle vienne me chercher avant que mes enfants soient autonomes et installés dans leur vie. C’est ma seule hantise. Ma fille vient d’avoir 18 ans, et c’est un réel soulagement de savoir que s’il m’arrivait quelque chose, elle pourrait s’occuper d’elle et de son frère plus jeune. Sinon, la mort fait désormais partie de ma vie et j’éprouve une certaine sérénité à accepter qu’un jour, ma vie s’éteindra comme une chandelle.
En vérité, j’ai presque plus peur de la vie !!!
Les coups qu’elle m’a asséné m’a rendu froussarde !
Et pour répondre au commentaire de Jean Luc : « Comme pour toute épreuve dans la vie, on peut être accompagné par les uns ou les autres, forcément bienveillants, prévenants, aux petits soins… mais le traumatisme est là ».
Je dirais : oui, le traumatisme est là, et non, la mort n’amène ni la bienveillance, ni la prévenance, ni les petits soins… Et si ces sentiments sont présents, jusqu’au jour des obsèques (où tout le monde pleure, mouche et commente), ils ne perdurent pas. Très vite, la vie des « nonendeuils » reprend son cours et très vite, les endeuillés sont priés de ne pas montrer leur peine, de garder le moral et de ne pas pourrir celui des autres. Comme disait un humoriste, « la mort est un manque de savoir-vivre… » et franchement, très vite par la force des choses, les endeuillés relèvent la tête et retrouvent leur savoir-vivre.
Il est loin le jour où « nous intègrerons la mort dès que possible dans notre vie et dans nos comportements ».
B.
Merci Hélène.
Moi, je pense que mon fils aurait besoin de parler à quelqu’un de ce qu’il garde au fond de lui, mais lui pense qu’il va très bien. Pourtant, je l’ai vu changer et devenir taciturne et bougon, lui si gai autrefois avec un regard coquin et pétillant. Mais il a 14 ans et entre dans la charmante période de l’adolescence… ce qui n’arrange rien !
D’Ormesson a raison, « la vie est belle parce que nous mourrons ». En tous cas, si elle n’est pas belle pour l’humanité entière, elle mériterait qu’en raison de notre « finitude » à venir, nous la rendions la plus belle possible. Ce n’est pas la vie qui est une imposture, c’est l’homme qui est un imposteur ! Il vit dans ses rêves égoïstes et vains de richesse, d’éternelle jeunesse, d’immortalité et de profit immédiat ; derrière Attila l’herbe ne repoussait plus et que repoussera-t-il derrière nous ?
À l’aube, la vie nous fait une promesse, comme disait Romain Gary, celle d’un éventuel avenir. Elle nous donne le souffle. Elle ne nous promet pas autre chose…
Même si je crois profondément que chacun de nous a choisi son destin bien avant d’arriver ici-bas, je reconnais que parfois, c’est difficile de « prendre la vie comme elle se présente », parce qu’elle ne se présente jamais comme on le souhaiterait !!!.
Heureusement, le jour viendra où tous mes soucis me paraîtront lointains, bien anodins et presque regrettables ! Lol !
Bonne soirée.B.
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