*STRESS* Homosexualité et stress

 

Il n’est pas facile d’être gay dans un pays de machos ou du moins dans un pays où  la virilité de l’homme ne peut ni ne doit être remise en question.

Alors que faire pour vivre sa différence ? Pas facile, il faut sans cesse se cacher, mentir, angoisser de peur qu’amis ou famille découvrent « le secret ». Une vie ratée la plupart du temps qui donne naissance à frustrations, amertume et tristesse.

Pourquoi  j’ai décidé d’écrire cet article ?

 

Parce que je vis dans un pays où il est très difficile d’admettre que l’on est un homme gay. C’est un pays MACHO et les hommes aiment parler et montrer qu’ils sont des hommes,  des VRAIS pas des PÉDÉS- La plupart des hommes gay vivent dans la terreur d’être « épinglés » car ils souffriraient sans aucun doute dans leurs emplois et leurs familles bien sûr. Une infime partie des homosexuels assument leurs différences et depuis que le mariage est permis certains se sont même mariés. Je connais trop de gens qui vivent dans cette situation et aujourd’hui la moutarde m’a monté au nez

Comment sont-ils perçus ? 

C’est mal vu,  les femmes n’en parlent pas pour la plupart –  ça ne se fait pas – mais ce sont surtout les hommes qui ne les supportent pas tout en se défendant d’être HOMOPHOBE. « Moi, je suis très tolérant  » disent-ils et tout de suite après on entend des mots assez grossiers sur ces malheureux qui, eux-mêmes parfois surenchérissent pour que l’on ne devine pas qu’ils « EN SONT »

 

Le coming out ? Pas pour demain et pour la plupart d’entre eux JAMAIS.

Je me suis lié d’amitié avec un jeune homme qui est gay mais qui ne l’avouera jamais car sinon il serait renié par son père qui ne supportent pas les « tapettes ». Il souffre bien sûr le martyre et descend sur la capitale pratiquement tous les vendredis soirs pour repartir le dimanche car il dit avoir a de gros chantiers à surveiller (il est architecte). Sur Lisbonne, il n’est pas connu donc il ne risque rien. Quelle vie ! Avec son frère, nous sommes les deux seules personnes de son entourage à connaître la vérité. Il vit dans un stress permanent car ses parents n’arrêtent pas de lui demander : « alors quand vas-tu nous amener une fiancée ? »

Je suis triste et atterrée  qu’aujourd’hui en 2011, des hommes (et des femmes bien sûr)  soient encore obligés de se cacher pour vivre leur sexualité.

Vive la différence

Pourquoi le fait d’être gay et de pouvoir l’assumer est dangereux pour la santé ? Lisons l’article ci-dessous 

Une question de santé mentale, 29 septembre 2004. tiré  de Gai Écoute.

 Si certains questionnent l’ampleur du phénomène du suicide chez les personnes homosexuelles, il s’en trouvera peu pour nier qu’elles doivent traverser une période de crise d’identité en rapport avec l’orientation sexuelle, période qui leur est propre.

Cette période de crise est caractérisée par un questionnement, un inconfort, un stress et une anxiété liés à la découverte, à la prise de conscience d’une orientation sexuelle qui n’est pas celle de la majorité, ce qui pousse à l’isolement et à la solitude.

(…) Généralement, en raison du secret qui entoure ce phénomène, les personnes homosexuelles ne peuvent bénéficier du soutien de leurs proches, comme c’est souvent le cas pour d’autres problématiques. Se réfugiant derrière le silence et le secret tout au long de ce processus, elles doivent affronter des facteurs déstabilisants, générateurs de stress et d’anxiété.

Être homosexuel n’est pas un problème en soi. Les personnes homosexuelles ne subissent pas de traumatismes du simple fait de leur condition homosexuelle, mais plutôt de leur exposition à l’homophobie. La pression sociale qu’elle engendre provoque un stress important. Elle se manifeste sous toutes les formes possibles, dont le rejet et la discrimination et elle engendre la honte, l’isolement et la solitude.

Bien que le phénomène soit difficile à mesurer, on compte un nombre impressionnant d’études portant sur la question de l’orientation homosexuelle et du suicide qui font état d’une surreprésentation des cas de suicide chez les personnes homosexuelles.

Parmi les nombreuses études répertoriées, mentionnons une enquête canadienne conduite par Bageley et Tremblay, menée en 1997 auprès de 750 jeunes hommes de la région de Calgary, qui montre que les jeunes hommes homosexuels et bisexuels comptent pour 62 % des jeunes hommes ayant tenté de se suicider, alors que cette population ne représente que 12,7 % du total de l’échantillon. »

On est différents ?

Ma voix même scandalisée et révoltée n’a pas beaucoup de poids mais je tenais à la faire entendre pour tous les homosexuels  persécutés par les nazis (entre 100 et 150 000), pour tous ces hommes et ces femmes qui ne peuvent être eux-mêmes puisque la société hypocrite les enferme dans des ghettos.

Je ne suis pas gay mais GAIE par nature et ici je parle au nom de mes frères humains qu’ils soient blancs, bleus, noirs ou jaunes. Gay ou pas, de droite ou de gauche, sympas ou pas, éclopés ou pas, beaux ou moches, riches ou pauvres,  juifs ou arabes… Efforcez-vous de comprendre, de vous mettre à la place de l’autre.

Réfléchissez à l’article ci-dessus et au nombre de suicides occasionnés par la pression sociale exercée  sur tous ceux qui ne peuvent assumer leur homosexualité et si, d’aventure, vous entendez quelqu’un les traiter de … vous savez les noms EFFORCEZ-VOUS DE LES DÉFENDRE. Vous sauverez peut-être une vie

 

10 commentaires
  1. Super ton article Sylviane, je suis tout à fait de ton avis !!!

    Je voue généralement une grande admiration aux homosexuels parce-que souvent ils ont dû affronter de nombreux obstacles, ce qui les a rendus plus ouverts, sensibles et tolérants !

    En outre, et ça c’est sur le ton de la plaisanterie quand je parle avec certains de mes amis homos hommes, je les aime parce-qu’ils ne me font pas de concurrence avec les femmes 😉

    A bientôt, et bravo pour cet article !

    Tu as raison d’en parler

  2. Eh bien Sylviane ! synchronicité !, je parlais de cela cet après midi et je me pose la question au sujet de quelqu’un très mal dans sa peau.
    Je me demandais si ce n’est pas son problème ???
    Je vais essayé de creuser la question, si c’est possible…
    Je te tiendrai au courant si j’ai des résultats
    Cette synchronicité m’intrigue.

    Elisandre

  3. Chère Elisandre,

    Oui en effet quelle synchronicité si elle existe vraiment. J’avais découvert le mal-être de ce jeune ami dont je parle dans l’article au cours d’une consultation.

    Avant de parler de son secret la personne est dans le non-dit et souffre de ça sans aucun doute. La parole est libératrice.

    Bonne chance

  4. Il y a une histoire qu’une amie a vécue. C’est une amie qui était lesbienne. Il y avait une fille qui ne supportait pas son orientation, toutes les deux se disputaient (assez violemment quelques fois). Après il y a eu quand même un moment où elles ont arrêtées de se rejeter et sont devenues amies. Ça c’était passé il y a quelques années et il y a peu de temps maintenant, elles ont repris contact. Et cette fille qui ne supportait pas les lesbienne, a remercié mon amie de lui avoir ouvert l’esprit puisque depuis quelques temps, sa propre soeur a changée d’orientation sexuelle au profit des filles.

  5. Merci Sylviane pour cet article important.
    On ne se rend pas compte que pour un homo assumé se terrent énormément d’homosexuels honteux.
    Je défend régulièrement et à haute voix le mariage gay et le droit à l’homoparentalité (par principe) ce qui me vaut des discussions parfois houleuses avec certaine personnes de mon entourage.
    Grâce à toi, je réalise que polémiquer sur le sujet peut être très utile.

  6. Bonjour Sylviane,

    Sacré coup de gueule 😉

    Pour rebondir sur la pertinence de tes propos, il y a une citation d’Anna Gavalda que j’aime bien et qui dit : (enfin de mémoire)
    « Ce ne sont pas leur différence qui empêche les hommes de vivre ensemble, mais leur connerie ».

Laisser un commentaire

RGPD - J'ai lu et j'accepte les informations relatives à l'utilisation et à la protection de mes données personnelles.