Après ces jours douloureux que nous venons de vivre en France, j’ai pensé aux 17 personnes mortes pendant ces jours de folie que la France vient de connaître, à eux qui avaient laissé leur familles le matin, pris peut-être le petit déjeuner avec eux en se disant « à ce soir » et n’étaient jamais rentrés chez eux. Tellement de choses qui restaient à se dire, tellement de choses à faire pour « demain ou plus tard » et tellement de regrets chez tous ceux qui sont restés.
Le but de cet article aujourd’hui est de vous faire réfléchir à tout ce que vous remettez aux calendes grecques et qu’il serait peut-être temps de réaliser MAINTENANT?
DEMAIN PEUT-ÊTRE, MAIS PEUT-ÊTRE … JAMAIS
Mon propos ici n’est pas de polémiquer ou de revenir sur cette douloureuse actualité mais de réfléchir à toutes ces choses que nous laissons en plan pensant les finir ce soir, demain ou pendant le week end et qui finalement ne seront jamais terminées parce qu’entre temps la Grande Faucheuse aura mis un terme définitif à nos projets .
J’ai longuement pensé à tous ces pères de famille qui sont mort sans peut-être avoir dit à leurs enfants et à leurs femmes qu’ils les aimaient, à toutes ces personnes qui ont quitté leurs vies si brutalement, à toutes ces personnes qui avaient probablement tout un tas de choses à régler parce que demain, oui demain ils allaient le faire ou peut-être ce prochain week-end ou peut-être aux prochaines vacances.
Et puis ça m’a fait vraiment réfléchir à ma vie, à toutes ce choses que l’on croit si importantes, à un moment donné, qu’on passe à côté de ce qui est vraiment essentiel, on se fâche pour des broutilles , on ne se parle plus pour des trucs dont on ne se souvient même plus quelques jours après l’évènement, à toutes ces choses qu’on aimerait tellement faire oui vraiment même sûrement… mais que finalement on ne fait jamais tant quand peut les faire.
ET POURQUOI TOUT ÇA
. parce que vous n’avez pas le temps de prendre des cours de dessin (alors que c’est votre désir le plus cher) mais vous passez des heures sur Face de Bouc
. parce que non ce n’est pas possible, vous n’avez pas d’argent mais vous dépense souvent des sommes non négligeables dans des bêtises
. parce que vous vous sentez trop âgé pour apprendre danser le tango (alors que c’est votre rêve depuis des lustres) mais en réalité vous avez peur de ne pas être à la hauteur ou même ridicule
. parce qu’il faut montrer que vous devez montrer que vous avez du caractère, mais en réalité vous préférez camper sur vos positions plutôt que de vous abaisser faire le premier pas (j’entends souvent ce mot : S’ABAISSER)
. parce que zut tout de même vous avez raison et bien sûr l’autre à tort alors tout de même
parce que parce que souvent nous sommes de beaux crétins ou crétines (je me mets dans le sac) qui favorisons souvent le paraître au détriment de l’être
. parce que finalement il y a tellement plus de choses plus importantes à faire que de dire à nos proches que nous les aimons : ILS LE SAVENT ALORS POURQUOI LEUR DIRE ? HEIN, POURQUOI LEUR DIRE ?
ALORS ON PARDONNE OU PAS ? C’EST IMPORTANT OU PAS ?
Cette semaine voyez-vous j’ai été particulièrement blessée par quelqu’un de ma famille, quelqu’un de proche et que j’aime profondément. Pendant 3 jours j’ai fait « la gueule » excusez l’expression alors pour être polie disons que « j’ai fait la tête » mais franchement c’était plutôt la gueule !
Réponse glaciale et même polaire de ma part, avais-je raison ? ce n’était pas une question de raison mais de ressenti, oui honnêtement je me sentais blessée et ça gargouillait sec du côté de l’estomac, ça ne passait pas.
Et puis ce matin, au réveil, j’ai repensé à toutes ces personnes qui meurent chaque jour alors que rien, mais vraiment rien ne pouvait prévoir une fin aussi inattendue et parfois tragique et je me suis dit :
« bon Jung (c’est mon alter ego) imagine que tu aies un accident là juste en sortant de chez toi, pffff tu pars de l’Autre Côté, fâchée avec cette personne que tu aimes tant.
Était-ce finalement si important cette blessure ? Est-ce que dans un an tu t’en souviendras encore ?
Est-ce que ça valait le coup de faire la tête (vous remarquez j’en suis sûr combien mon langage s’est amélioré !!!) ?
Alors j’ai pris mon téléphone, ai envoyé un SMS à la personne et je me souviens avoir pensé « c’est l’armistice, on va fumer le calumet de la paix ! »
Alors VOUS, avec combien de personnes pourriez-vous fumer le calumet de la paix ?
. Combien de SMS pourriez-vous envoyez ou de coups de téléphone pourriez-vous donner pour vivre sans regrets ni remords ?
. Depuis combien de temps n’avez-vous pas faire de compliments à votre femme/mari/enfant ?
. Depuis combien de temps n’avez-vous pas pris le temps de leur dire combien vous les aimez ou combien ils comptent pour vous ?
. Depuis combien de temps n’avez-vous pas dit à vos enfants que vous étiez fière(e) d’eux ?
. S’il vous restait 5 minutes de vie que regretteriez-vous de n’avoir pas fait ou dit ?
Qu’est-ce que vous attendez pour faire tout ça ?
Un exercice que je fais souvent faire lors de mes séminaires (je vous préviens, ce n’est pas drôle mais efficace)
Imaginez que vous êtes morts (c’est de l’imagination) qu’est-ce que vous souhaiteriez que vos proches disent de vous ? Honnêtement pourraient-ils dire ça aujourd’hui ?
Que devez-vous changer dans votre vie pour que cela devienne une réalité ? Si par exemple, vous aimeriez que votre famille dise que vous étiez une personne présente mais passez tous vos week-ends au travail, que pouvez-vous changer MAINTENANT ?
Les derniers évènements que nous avons vécus en France prouvent que personne ne sait ce qui peut lui arriver, AVC, infarctus, accident de voiture, tout peut arriver en quelques secondes, tout peut basculer en quelques secondes, alors croyez-moi mieux vaut toujours être prêts à partir dans les meilleures conditions.
Les bouddhistes disent que pour partir en paix nous ne devrions rien laisser à charge pour notre famille (impôts en retard, contraventions, documents en retard, etc…) et surtout, nous ne devrions pas partir sans avoir tout réglé avec nos proches, notre petit sac de rancœurs, rancunes, disputes etc etc, devrait être vide, tout devrait être réglé pour partir en paix sans regret ni remords.
Un petit exemple personnel :
Dans ma famille, et en particulier mon père, nous n’exposions pas nos sentiments, les « ma fille je t’aime » n’ont jamais été prononcés par aucun de mes parents. Une autre époque bien sûr. Donc, j’ai continué la tradition et j’avoue que dire à quelqu’un que je l’aime a toujours été pour moi la chose la plus difficile du monde, quasiment impossible d’ailleurs.
Pourtant, lors de mes séminaires il me semble honnête de ne pas pratiquer la politique du : « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » donc, je mouille ma chemise comme on dit et lors d’un exercice précisément sur « que feriez-vous s’il ne vous restait que 30 minutes à vivre », je décide d’écrire à mes enfants et de coucher sur le papier des choses jamais dites. C’est l’exercice des lettres (dont j’ai déjà parlé ici) où chacun doit faire une lettre à ses proches pour dire tout ce que nous taisons avec tellement de virtuosité.
Deux lettres envoyées à chacun de mes enfants, deux réactions identiques, les deux en pleurs me demandant si j’avais un cancer et si j’allais mourir. Pour la faire courte, ils étaient si peu habitués à ce que je dise de telles choses qu’ils ne pouvaient entrevoir qu’une issue tragique à ma missive.
Je vous laisse méditer sur mon cas et pour la petite histoire il m’a fallu plus de 3 mois pour les convaincre que non, je n’avais pas le cancer !
Les 5 plus grands regrets des mourants de Bronnie Ware, infirmière australienne qui a passé de nombreuses années à travailler en soins palliatifs.
Cela donne à réfléchir et vous permettra peut-être de recadrer vos priorités et vous aidera je l’espère à changer ce qui peut encore l’être
Le TOP 5 des regrets est le suivant :
1 – J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.
2 – J’aurais dû travailler moins.
3 – J’aurais aimé avoir le courage d’exprimer mes sentiments.
4 – J’aurais aimé garder le contact avec mes amis.
5 – J’aurais aimé m’accorder un peu plus de bonheur.
(l’article entier – Huffingtonpost.fr http://www.huffingtonpost.fr/elisha-goldstein-phd/les-cinq-plus-grands-regr_b_3938922.html)
AUX AMIS LECTEURS :
Les articles paraitront maintenant tous les 15 jours pour alléger à la fois mon emploi du temps et le vôtre car recevant des centaines de mails par semaine je « zappe » la plupart d’entre eux faute de temps pour les lire ce qui me navre sincèrement car beaucoup sont des plus intéressants mais le temps manquant, ils finissent au panier.
Bonjour amie Jung,
Bravo pour cet article de salut public !
Tu devrais le republier à intervalle régulier, parce que je vois bien autour de moi que l’égo, qui nous empêche de « faire tout ça » comme tu dis, est plus fort que le sens de la vie.
Un tyran qui rend aveugle à l’essentiel.
Mon existence m’a montré très tôt, et sans cesse malheureusement, ce sens de l’essentiel. Le décès répété de ceux qui m’étaient le plus proches, si proches que les nommer est même trop violent, m’a donné instinctivement le sens de ce qui est seul important.
Le malheur permet de demeurer conscient au sens profond.
Que les gens lisent ton article et y songent vraiment, sans attendre un drame pour changer de comportement.
Je vais aller dire à Facebook que tu l’as écrit, mais je n’y reste pas longtemps, promis ! Il y a tellement mieux à faire.
Merci et bises.
Marie.
Bonjour Sylviane,
Merci pour cet hommage à des personnes qui ne faisaient que leur travail même si chacun à droit de ne pas être d’accord.
Je ne pense pas que les journalistes et dessinateurs de Charlie aient des regrets car ils n’en ont fait qu’à leur tête et ne remettaient certainement pas à demain. Peut-être des remords mais j’en doute.
Par contre toutes les autres personnes, là par hasard avaient peut-être des regrets ou des remords mais nous ne le saurons pas.
Pour ma part je n’ai ni regret, ni remords car j’ai quasiment toujours fait ce que je voulais faire. Même à l’article de la mort (l’an dernier) je n’en avais pas, je savais que je m’en sortirai.
Bien entendu je n’ai pas fait que des heureux lorsque j’ai décidé de divorcer ou que j’ai voulu déménager mais c’était mon choix et j’ai assumé.
Ne remettez pas à plus tard ce que vous pouvez faire aujourd’hui, on ne sait pas de quoi sera fait demain.
Encore merci.
Belle et douce journée.
Danièle
Bonjour Sylviane,
Je vois que tu te mets aussi aux articles tous les
15 jours, difficile de faire autrement après quelques
années…
J’ai fait cet exercice pour mes 50 ans. J’avais réuni ma famille
et j’ai dit à chacun ce qu’il m’avait apporté et combien il comptait
pour moi.
Ce n’était pas un exercice facile car nous ne sommes pas non
plus une famille à se prendre dans les bras et à se dire je
t’aime à longueur de journée.
Je comprends que tes enfants aient paniqué 😉
Bonjour Sylviane,
Touchée… et en plein coeur !
Ce n’est pas courant qu’un article me mette un air en tête, mais je pense que tu devais avoir le même en l’écrivant, non ?
https://www.youtube.com/watch?v=DgkWgsog6Y4
…
Ceci dit, je te partage quelque chose que j’ai vécu en arrivant au Québec. Une coutume, plutôt une habitude, un comportement qui m’a mise très mal à l’aise aux débuts de mes amitiés, mais qui est devenue si naturelle chez moi que je me demande encore pourquoi elle a pu me mettre si mal à l’aise… Vestiges de mon éducation, d’une autre époque aussi, sans doute. Il s’agit de la facilité avec laquelle, dans les milieux québécois où on fait du développement personnel, on peut dire à quelqu’un « je t’aime ».
J’ai, moi aussi, osé le dire à chacun de mes frères. Silence en retour, mais c’est dit ! Quant à ma mère, à qui je le redis souvent, elle a pris le pli de me dire la même chose alors que je ne l’ai jamais entendu de toute mon enfance, du moins pas de cette manière.
Mes enfants sont habitués, eux, à ce que nous nous le disions. Mais je veille toujours à ce que ce soit en conscience.
Voilà ! c’était juste pour partager quelque chose de beau que j’ai appris à faire, à donner et à recevoir ici, au Québec !
Merci pour ce moment de plongée dans nos âmes et douces bises…
Bonjour Sylviane au grand cœur,
L’éducation reçue à la peau dure. Mais le miracle de la vie fait son œuvre. Mon bout de chou de petite fille de 27 mois a été un déclencheur pour arriver a exprimer davantage mon affection.Quand vous avez un bout de chou pareil qui vous entoure de ses petits bras, une seule chose à dire et qui coule de source : JE T’AIME !
Tu vas voir quand tu tiendra à ton tour Ricardo dans tes bras, tu vas fondre 😉 !
« Je n’ai pas de souvenir heureux à me remémorer » Ceci est une réflexion qu’une de mes sœurs m’a relatée lorsqu’elle s’occupait d’une dame âgée et qui regrettait de s’être laissée enfermer dans un amour malheureux.
Bel article éveillant les consciences,
Hélène
Bonjour Sylviane,
Ouf ! A la lecture de ton article et des différents commentaires je me sens soudain un peu moins seul d’avoir organisé ma petite séance de « je t’aime » collectif à l’occasion de mon 50ème anniversaire. Un grand moment de rigolade et de belle émotion avec distribution de kleenex à tout va ! Ton article, une fois encore, tombe à point nommé car j’envisageais récemment de passer la deuxième couche à la fin du mois pour le 60ème ! En 10 ans la première a eu largement le temps de sécher.
Contrairement à ton expérience personnelle et à celles évoquées plus haut, bien que cette « introversion sentimentale » me prenait la tête depuis un moment, je n’envisageais pas de dramatiser plus que ça le petit exercice de « résilience » destiné à déclamer ouvertement mon amour aux 4 femmes de ma vie : ma femme, mes 2 filles et ma mère.
En cachette j’ai donc pondu une petite chansonnette en parodiant la chanson « Ma gonzesse » de Renaud qui est tout à fait sur le même registre. Comme en temps normal je cause plutôt la zone que le XVIème je n’avais pas trop l’impression de me travestir en conservant le style Renaud tout en réécrivant intégralement les paroles.
Et c’est ainsi qu’à l’occasion de la petite fiesta d’anniversaire, sur scène et devant un public d’une centaine d’invités parents et amis tous costumés (dont mes 4 femmes concernées évidemment), en m’accompagnant à la guitare et en puisant un peu de courage dans un verre de sangria j’ai entonné « Mes gonzesses » en les balayant tour à tour du regard. Chacune a eu droit à son petit couplet personnalisé. Même les autres invités, surtout des femmes évidemment en avaient les larmes aux yeux. Snif ! Et voilà ! Quel bonheur et quel soulagement d’avoir osé dire je t’aime de cette manière à chacune de celles que j’aime.
En revanche dans la vie quotidienne je n’ai rien changé à mes habitudes. Je ne verbalise pas davantage mes sentiments ; comme beaucoup d’autres terriens je les exprime autrement que par des mots, le non verbal étant souvent bien meilleur messager. Et puis si je peux oser cette comparaison hasardeuse : pourquoi s’Echiner à vouloir manger maladroitement du riz avec des baguettes alors qu’on y arrive correctement avec une fourchette ? Mais ce n’est que mon avis.
A bientôt de te lire
Amicalement
Jean-Luc
Bonjour Sylviane,
Ça fait du bien de lire ton article ! En effet quand on n’a pas eu l’habitude de dire « je t’aime » et même d’avoir des gestes de tendresse en famille, c’est difficile de l’exprimer, de le dire une fois adulte.
J’ai détourné le problème en intégrant « je t’aime » dans une phrase, du type : « Tu sais que je t’aime toi ! »
Un conseil quand m’a marqué au fil de mes lectures et démarches en développement personnel est d’accepter les gens que l’on aime parents, frères et soeurs ami(e)s comme ils sont. Par rapport à leurs façons d’exprimer leur attention, leur tendresse aux temps et attention qu’ils peuvent nous accorder.
Ils font, comme nous, ce qu’ils peuvent en fonction de leurs propres ressentis et c’est toujours leurs propres blessures qu’ils expriment en nous blessant.
Dès, que j’ai tendance à me « braquer » ou à réagir négativement, j’ai ce conseil qui me revient aussitôt à l’esprit, ça aide à relativiser et surtout à ne pas perdre de temps à faire la « gueule » comme tu dis.:-)
Sinon, des regrets, je risque d’en avoir, manque de temps, manque de moyens financiers, manque de courage, la liste est longue.
Mais là aussi, pour moi-même, je m’appliquerai ce conseil, on fait ce qu’on peut dans notre chemin de vie avec son propre bagage qui est parfois lourd à porter.
En fait la faculté de pardonner, de se pardonner est essentiel. Qu’en penses-tu ?
Merci pour cet excellent article,
Bien amicalement,
Christine
Bonjour Sylviane,
Encore une fois tu as touché nos coeurs comme tu sais très bien le faire, c’est ta grande expérience qui parle.
Pour ma part j’ai eu des frissons en lisant ton article, j’ai même eu une larme.
Je partage ton article avec plaisir
Amicalement
Michelle
Bonsoir à tous/toutes,
Christine dit : « lls font, comme nous, ce qu’ils peuvent en fonction de leurs propres ressentis et c’est toujours leurs propres blessures qu’ils expriment en nous blessant ».
Et bien entendu, je suis d’accord, cependant, il n’empêche que pardonner n’est pas facile et qu’il faut vraiment prendre du recul pour y parvenir.
Moi, quand on m’a fait du mal, je tire un trait rouge et indélébile sur le passé. Et le trait devient une frontière infranchissable. Je ne suis pas vraiment rancunière, je souhaite toujours tout le bonheur du monde aux sombres cons qui m’ont parfois blessée, mais je les raye de ma vie. Ils n’existent plus, je les ignore, je ne les vois même plus si je les croise. Pour moi, l’indifférence est encore pire que la rancune car ne plus exister, même dans les yeux de son pire ennemi, n’est pas, à mon sens, une situation enviable.
Je pardonne, du moins de m’efforce de pardonner, parce que je trouve inconfortable de vivre dans la haine et la colère, mais je n’oublie jamais… même si je pense le moins possible/pas du tout aux incriminés. Que leurs propres blessures s’expriment à travers la méchanceté, je trouve ça triste, pathétique et je me dis toujours que je préfère être à ma place qu’à la leur. En fait, le pardon est une force, je crois. Mais pardonner ne veut pas dire « aimer à nouveau ». C’est juste être en paix avec soi-même, tandis que l’autre, lui, ne l’est sûrement pas.
Il y a comme ça des personnes toxiques qui ne feront plus jamais partie de ma vie et qui, curieusement, tentent des incursions pour revenir en grâce… Je trouve toujours ça curieux, comme si faire du mal à autrui n’avait à leurs yeux aucune incidence ni aucune importance. Mais c’est mal me connaître, car chat échaudé !….
Il y a longtemps, depuis que j’ai moi-même des enfants, que j’ai pardonné à mes parents… pour autant que je leur en aie voulu de quelque chose. Ils ont fait de leur mieux, et moi je fais de même !…
Par contre, dire « je t’aime » à mes enfants, c’est quotidien, parce que c’est vrai, je les aime infiniment. Et eux aussi me le disent, sans complexe ni difficulté. Et puis j’aime mes amies, et je privilégie désormais les relations qui m’enrichissent et m’épanouissent et m’apportent bonheur et sérénité.
Bref, le temps où je voulais « sauver le monde, ne blesser personne et aider mon prochain » est révolu, je n’ai vraiment plus de temps à consacrer aux imbéciles, même avec plein de blessures !!!!….
B.
Je demande au moins une fois par jour à mon fils (ou ma fille) à brûle-pourpoint : « Est-ce que je t’ai dit que je t’aimais ? »
Ce à quoi ils répondent invariablement : « oui, il y a 1 mn »
Je leur dis en plaisantant : « Mais pas du tout, tu te trompes, c’était une question, pas une affirmation ! Je ne suis pas une mère facile, je ne dis pas je t’aime comme ça… »
Et mon fils de rétorquer : « Ouais… c’est ça…. »
Donc on peut aussi dire « Je t’aime » sous forme de plaisanterie, pour que ça soit moins gênant, ou moins formel. Après tout, toutes les méthodes sont bonnes !…
B.